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Encyclo des années 70 d'une collégienne tonnerroise
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Encyclo des années 70 d'une collégienne tonnerroise
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Encyclo des années 70 d'une collégienne tonnerroise
  • Une revue "Lisette" de 1969 expliquait comment créer un Scrapbook. Je me suis lancée dans cette aventure alors que j'avais 12 ans. 40 ans plus tard, je trouve que cela ressemble plutôt à une mini-encyclopédie et à mon parcours de vie.
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20 mars 2010

Correspondants (Dominique et étrangers)

 

En 1968, j’ai 11 ans, j’étais en 6ème. J’ai participé à une Chaîne de l’Amitié et j’ai reçu de très nombreuses cartes postales de France, Belgique, Luxembourg, que j’ai toujours conservées dans plusieurs albums.

 

DANS LE DEPARTEMENT DU CHER…

Une personne m’avait plu à l’époque, elle s’appelait DOMINIQUE et habitait un village dans le Cher. La proximité relative avec Tonnerre où j’habitais m’avait laissé espérer que je la rencontrerais un jour et que nous aurions des échanges autres qu’épistolaires. Je lui ai donc proposé de devenir ma correspondante ce qu’elle avait accepté… il y a tout juste 42 ans, le 1er mars 1968.

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Nous avons donc commencé de nous écrire, Dominique a rencontré Michel, un gendarme, s’est mariée, est partie à la Réunion pendant quelques temps d’où elle continuait de m’écrire (une jolie carte en 1984 sur ce lien). Nous avons eu quelques échanges téléphoniques alors qu’ils étaient revenus en France, à Paris, je vivais sur la région parisienne et nous avons à nouveau pensé nous rencontrer ce qui ne s’est toujours pas fait. Les hasards de la vie ont fait que nous avons arrêté de nous écrire, mais j’avais toujours une pensée pour elle.

Très récemment, alors que j’avais commencé ce blog, j’ai donc remis les mains sur un carton contenant de nombreuses lettres de mes correspondants dont je parlerai plus bas, et je suis tombée sur les siennes. J’ai essayé de la retrouver d’abord par le site de Copainsdavant où je suis inscrite, sans succès. J’ai alors exploré les pages blanches d’abord, sans succès non plus. J’ai alors retrouvé une carte de voeux écrite par sa mère ce qui m’a aussitôt mise sur la bonne piste. J’ai appelé il y a donc 15 jours, celle-ci m’a aussitôt identifiée, était très heureuse pour sa fille “qui parle souvent de vous” et m’a donc donné son numéro de téléphone en région parisienne. Elle m’a rappelée longuement le lendemain matin ; le hasard fait qu’elle a acheté une maison dans l’Yonne il y a deux ans et cherchait le moyen de me retrouver. Internet permet que nous allons sans doute enfin pouvoir le faire, cette année je l’espère !

 

EN ALLEMAGNE…

J’ai eu de nombreux correspondants dans ce pays. Je l’ai déjà un peu évoqué dans la partie consacrée aux “poèmes et chansons en allemand”.

Par le lycée, j’ai correspondu plusieurs années avec ALICE, SUSANNA, HEIKE, toutes trois originaires de villages proches de Montabaur, ville jumelée avec Tonnerre, dans la Westerwald. Une anecdote concernant cette dernière : celle-ci habitait dans un village appelé NIEDERAHR proche de Montabaur. Elle était la nièce d’un couple de musiciens accueillis chez mes grands-parents. Je m’étais habituée au dialecte (“blatt”) du village. Lorsque j’ai commencé à venir à Heiligenroth, éloigné de 10 km, j’ai souhaité lui rendre visite, et là stupeur, je ne la comprenais pas ou tout du moins les deux accents étaient très différents, je me souviens m’être sentie mal à l’aise.

Par l’intermédiaire d’IYS, j’ai en parallèle commencé une correspondance avec MICKAEL. Celui-ci habitait en Bavière, à ROTTACH-EGERN.

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Dans mes souvenirs, il m’écrivait en français et je lui corrigeais ses fautes, et je lui écrivais bien sûr en allemand. Cela a duré quelques années.

Durant l’été 1972, alors que les ondes nous inondaient du tube de Michel Fugain “Une belle histoire”, je reçus sa visite impromptue et pour cause. J’étais dans la cour chez mes grands-paternels un après-midi quand un taxi est arrivé et a déposé un garçon qui est aussitôt venu vers moi et s’est présenté “Bonjour Sylvie, je suis Mickaël, ton correspondant allemand”. Je ne l’attendais bien sûr pas. Je lui ai proposé d’aller chez mes parents qui habitaient à quelques maisons de là. Nous avons commencé de discuter, de prendre un verre ; très peu de temps après, deux gendarmes se sont présentés devant la porte et ont demandé si Mickaël était chez nous. Ils l’ont aussitôt emmené avec eux après nous avoir parlé d’une garde à vue et nous avoir demandé de lui apporter à boire et à manger. Je suis allée passer un peu de temps avec lui dans la soirée. Le lendemain après-midi, nous avons vu arriver une voiture allemande, ses parents venaient le chercher, Mickaël avait fait une fugue et avait trouvé la solution de venir se réfugier chez moi. Ce fut une belle émotion, ma mère aimait bien me chanter la chanson de Michel Fugain ensuite en souvenir de ces jours-là. Il a arrêté d’écrire peu de temps après cet épisode.

J’ai ensuite correspondu assez longuement avec RAINER, celui-ci habitait à FRANCFORT, c’était en allemand exclusivement. Alors que j’allais dans cette ville dans le cadre d’un voyage scolaire, je lui rendais visite. Nous étions allés en discothèque.

Enfin, je suis revenue à HEILIGENROTH, charmant village à côté de MONTABAUR. Comme indiqué dans une précédente partie, j’y avais ALBERT comme principal correspondant et FRANZ son voisin et ami.

image Ils avaient pris l’habitude de venir à Tonnerre à l’improviste ce que détestait ma mère par dessus tout. Ce fut le cas pour un weekend end de Toussaint. Nous étions allés aux champignons avec mon père, je me souviens d’une grosse récolte de lactaires. J’ajouterai des photos à l’occasion. Ils sont également venus deux années de suite pour le Nouvel An. Ils mangeaient à la maison et allaient dormir dans leur voiture sur une colline, le Mont Sarrat, non loin. Ce soir-là, je le faisais régulièrement avec des amis, rien que des garçons, mes “Mousquetaires” comme je les appelle maintenant tendrement. Ceux-ci s’étaient mis dans la tête de saouler Albert et Franz à la fin du repas en leur faisant goûter l’Amer Pikon avec leur bière ce dont ils n’avaient bien sûr pas l’habitude. Ce fût réussi, l’un d’eux en rit encore (honte à eux) !

J’avais été invitée au mariage d’Albert dont voici le buffet. Je porte le voile de la mariée après le lancer à l’assistance. J’aurais dû théoriquement me marier assez rapidement après, ce qui ne fut pas le cas ! 

De même, nous nous sommes perdus de vue au moment de mon divorce, lui s’est séparé également. Je l’avais retrouvé au moment du décès de ma mère en 2007.

Avec un peu de décalage, Albert travaillait dans la police, je travaillais dans une usine de découpe de dindes dans l’Yonne en 1980 qui assurait des livraisons en Allemagne, j’ai demandé à l’un des chauffeurs de m’amener à proximité de Montabaur dans son camion moyennant que je l’aidais pour la transmission des papiers à la frontière. Je voyais fréquemment UWE, déjà rencontré à Tonnerre avec la fanfare du village, qui venait à l’auberge tenue par les parents d’Albert. Nous sortions régulièrement ensemble, nous mangions chez des amis respectifs qui tentaient de me convaincre de venir travailler en Allemagne et par là même d’y vivre. Ils étaient venus me voir ensemble à Tonnerre, Uwe me téléphonait tous les dimanches midi, il m’avait même proposé le mariage alors que nous ne nous étions que très peu fréquentés. Je n’ai pas voulu franchir le pas difficile du travail et du mariage à l’étranger et je suis donc restée en France.

Dans tous les cas, des moments inoubliables de convivialité, de gentillesse. Tout le monde appréciait les efforts que je produisais pour communiquer. 

 

EN IRLANDE (JE DEVRAIS DIRE SUR L’ILE)…

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J’y ai eu deux correspondantes par l’intermédiaire d’IYS en Finlande. La première, ANN, vivait à DUBLIN. En 1973, il y avait des vagues d’attentats fomentés par l’IRA (Armée Républicaine Irlandaise) ; ses lettres décrivaient les violences dont étaient témoins sa ville, son quartier, j’en garde encore un bon souvenir, je ne les ai malheureusement pas gardées, elles auraient une valeur historique à ce jour. Elle m’avait envoyée de nombreuses cartes postales.

La seconde, MARION, vivait à BELFAST, je ne me souviens pas qu’elle ait soulevé le problème de tensions en Irlande du Nord quoique cela se passait à la même époque.

 

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A LA MARTINIQUE…

J’ai également trouvé CHRISTIANE par l’intermédiaire d’IYS en Finlande. Celle-ci était originaire de Rivière-Pilote, une ville située au sud de l’ile. Nous avons correspondu assez longtemps ensemble. Cela consistait en longs courriers, petits cadeaux légers, nombreuses cartes postales et coupures de presse telles celles-ci.

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AU BRESIL, EN INDONESIE…

MARCIA et ERNA m’ont écrit par l’intermédiaire d’IYS en Finlande, le temps de deux ou trois échanges dont voici quelques extraits :

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“le chemin de Croix” d’Aleijadinho (Ouro Preto) : cet artiste atteint de la lèpre
aurait perdu l’usage de ses mains et de ses pieds vers 40 ans et peignait avec la bouche
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une bien curieuse manière
  de plier ses correspondances  !

(Indonésie)

 
 

IYS (INTERNATIONAL YOUTH SERVICE)

Un petit hommage tout de même à cet organisme qui m’a fait voyager pendant de nombreuses années. J’ai cherché sur Internet si celui-ci était toujours actif, l’un de mes fils aime particulièrement la culture viking, et j’aurais été heureuse de lui communiquer la même joie. IYS a malheureusement cessé son activité en 2008, vous lirez dans cet article que l’essor d’Internet a fait que l’on a perdu l’habitude d’écrire des lettres (devenu un loisir parmi tant d’autres) et que c’est “vieux jeu” d’en envoyer.

Je pense qu’il est tout aussi intéressant de correspondre avec Internet, d’autant plus qu’une webcam permet également des contacts “physiques” que je n’ai jamais eus, en dehors de quelques photos.

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